[n° ou bulletin] est un bulletin de / Christian - Marc BossénoTitre : | 40 - été 2011 - Idioties + Mystères de Lisbonne | Type de document : | texte imprimé | Année de publication : | 2011 | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Hal Ashby Mohamed Bourouissa John Carpenter Blake Edwards Jean-Luc Godard Bong Joon-ho Pierre Léon Barbara Loden Eric Rohmer Roberto Rosselin Jerzy Skolimowski Gus Van Sant | Index. décimale : | PER périodiques | Résumé : | Des Fioretti de Rossellini au prince Mychkine interprété par Godard dans Soigne ta droite, du Perceval de Rohmer au personnage de Wanda (dans le film éponyme de Barbara Loden), de l’inspecteur Clouseau à mister Chance (l’un et l’autre incarnés par Peter Sellers), de Harpo au Blake imaginé par Gus Van Sant, on pourrait énumérer à loisir les créatures et personnages idiots auxquels le cinéma a offert les ressources de ses puissances – de figuration, d’incarnation –, ses vitesses et lenteurs, ses inventions et expérimentations. Homme sans qualités, qui se tient hors du savoir (conceptuel, culturel, social), incompétent, inadapté, en proie à la stupeur, au bégaiement, au mutisme, l’idiot témoigne encore d’une autre impossibilité : continuellement engendré par sa propre manière, il ne sait être autre que lui-même. Mais il est aussi celui qui, en vertu de ses défaillances mêmes, accède à une intensité de perception, de sentir et de penser qui excède l’expérience commune. Mode-limite d’expérimentation du monde, l’idiotie implique la tenue de positions extrêmes, alliant à une indéfectible résistance (aux choses telles qu’elles sont) une réceptivité inouïe (aux splendeurs ou horreurs qui s’y trament), au non-savoir le regard du voyant, à la plus grande humilité une singularité scandaleuse, au feu de l’exaltation l’effacement de celui qui ne veut rien. |
[n° ou bulletin] est un bulletin de / Christian - Marc Bosséno40 - été 2011 - Idioties + Mystères de Lisbonne [texte imprimé] . - 2011. Langues : Français ( fre) Mots-clés : | Hal Ashby Mohamed Bourouissa John Carpenter Blake Edwards Jean-Luc Godard Bong Joon-ho Pierre Léon Barbara Loden Eric Rohmer Roberto Rosselin Jerzy Skolimowski Gus Van Sant | Index. décimale : | PER périodiques | Résumé : | Des Fioretti de Rossellini au prince Mychkine interprété par Godard dans Soigne ta droite, du Perceval de Rohmer au personnage de Wanda (dans le film éponyme de Barbara Loden), de l’inspecteur Clouseau à mister Chance (l’un et l’autre incarnés par Peter Sellers), de Harpo au Blake imaginé par Gus Van Sant, on pourrait énumérer à loisir les créatures et personnages idiots auxquels le cinéma a offert les ressources de ses puissances – de figuration, d’incarnation –, ses vitesses et lenteurs, ses inventions et expérimentations. Homme sans qualités, qui se tient hors du savoir (conceptuel, culturel, social), incompétent, inadapté, en proie à la stupeur, au bégaiement, au mutisme, l’idiot témoigne encore d’une autre impossibilité : continuellement engendré par sa propre manière, il ne sait être autre que lui-même. Mais il est aussi celui qui, en vertu de ses défaillances mêmes, accède à une intensité de perception, de sentir et de penser qui excède l’expérience commune. Mode-limite d’expérimentation du monde, l’idiotie implique la tenue de positions extrêmes, alliant à une indéfectible résistance (aux choses telles qu’elles sont) une réceptivité inouïe (aux splendeurs ou horreurs qui s’y trament), au non-savoir le regard du voyant, à la plus grande humilité une singularité scandaleuse, au feu de l’exaltation l’effacement de celui qui ne veut rien. |
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