Titre : | Voici, 100 ans d'art contemporain | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Thierry De Duve (1944-....), Auteur | Editeur : | Gand : Ludion | Année de publication : | 2001 | Autre Editeur : | Paris : Flammarion | Importance : | 318 p. | Présentation : | ill. en noir et en coul. | Format : | 27 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-90-554-4367-3 | Note générale : | Catalogue de l'exposition, Palais des beaux-arts (Bruxelles), du 23 novembre 2000 au 28 janvier 2001. | Langues : | Français (fre) | Index. décimale : | CAT exp Catalogues d'expositions | Résumé : | Me voici. En appeler à l'amour de l'art auprès d'un public dont, a priori, on ne sait guère mieux aujourd'hui que du temps de Manet s'il aura l'esprit suffisamment éduqué, le regard suffisamment aiguisé, le cœur suffisamment ouvert pour se laisser toucher, est infiniment plus difficile après Duchamp qu'avant, parce que la part la plus informée de ce public sait ou croit savoir que les jeux sont faits : si c'est au musée, c'est de l'art. Le reste du public n'a que le choix de céder à l'intimidation ou de se sentir philistin. Chapitre 1, p.33.
Vous voici. Prendre soin de la peinture, c'est d'abord s'adresser à elle. Lui porter un regard attentionné, c'est lui prêter la qualité d'incarner un autre à qui le peintre s'est adressé. Un peintre qui fait de la peinture soignée a en tête le goût du public auquel il s'adresse et qu'il espère toucher au moyen de sa peinture. Un peintre qui prend soin de la peinture, par contraste, ne pense jamais au goût du public pendant qu'il peint et sait qu'il n'a pas de reconnaissance à attendre de sa part. Il lui abandonne le tableau achevé. Chapitre 2, p.148.
Nous voici. L'œuvre est réussie dans la mesure où les spectateurs répondent à une demande d'amour par leur amour de l'art. N'est-ce pas la demande que nous adresse toute œuvre d'art ? Bien sûr, mais cela se dit si rarement. L'amour ne compte pas au nombre des vertus guerrières qu'on associe au mot avant-garde. "Stratégie" est dans toutes les bouches mais "amour" provoque des sourires gênés. Ça ne fait pas sérieux, trop peu intellectuel, ringard, romantisme à l'eau de rose. En un mot, ça fait féminin ou, pire encore, efféminé.Chapitre 3, pp.260-261.
Cet ouvrage est à la fois un témoignage et une méditation : le catalogue de l'exposition "Voici" (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles), augmenté de photos d'installation, et un essai en trois parties où Thierry de Duve, commissaire de l'exposition, propose une vision neuve de la modernité artistique, articulée sur les questions de la présentation, de l'adresse et de l'en-commun. |
Voici, 100 ans d'art contemporain [texte imprimé] / Thierry De Duve (1944-....), Auteur . - Gand : Ludion : Paris : Flammarion, 2001 . - 318 p. : ill. en noir et en coul. ; 27 cm. ISBN : 978-90-554-4367-3 Catalogue de l'exposition, Palais des beaux-arts (Bruxelles), du 23 novembre 2000 au 28 janvier 2001. Langues : Français ( fre) Index. décimale : | CAT exp Catalogues d'expositions | Résumé : | Me voici. En appeler à l'amour de l'art auprès d'un public dont, a priori, on ne sait guère mieux aujourd'hui que du temps de Manet s'il aura l'esprit suffisamment éduqué, le regard suffisamment aiguisé, le cœur suffisamment ouvert pour se laisser toucher, est infiniment plus difficile après Duchamp qu'avant, parce que la part la plus informée de ce public sait ou croit savoir que les jeux sont faits : si c'est au musée, c'est de l'art. Le reste du public n'a que le choix de céder à l'intimidation ou de se sentir philistin. Chapitre 1, p.33.
Vous voici. Prendre soin de la peinture, c'est d'abord s'adresser à elle. Lui porter un regard attentionné, c'est lui prêter la qualité d'incarner un autre à qui le peintre s'est adressé. Un peintre qui fait de la peinture soignée a en tête le goût du public auquel il s'adresse et qu'il espère toucher au moyen de sa peinture. Un peintre qui prend soin de la peinture, par contraste, ne pense jamais au goût du public pendant qu'il peint et sait qu'il n'a pas de reconnaissance à attendre de sa part. Il lui abandonne le tableau achevé. Chapitre 2, p.148.
Nous voici. L'œuvre est réussie dans la mesure où les spectateurs répondent à une demande d'amour par leur amour de l'art. N'est-ce pas la demande que nous adresse toute œuvre d'art ? Bien sûr, mais cela se dit si rarement. L'amour ne compte pas au nombre des vertus guerrières qu'on associe au mot avant-garde. "Stratégie" est dans toutes les bouches mais "amour" provoque des sourires gênés. Ça ne fait pas sérieux, trop peu intellectuel, ringard, romantisme à l'eau de rose. En un mot, ça fait féminin ou, pire encore, efféminé.Chapitre 3, pp.260-261.
Cet ouvrage est à la fois un témoignage et une méditation : le catalogue de l'exposition "Voici" (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles), augmenté de photos d'installation, et un essai en trois parties où Thierry de Duve, commissaire de l'exposition, propose une vision neuve de la modernité artistique, articulée sur les questions de la présentation, de l'adresse et de l'en-commun. |
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