Titre : | La croisade des enfants : Jean Duns Scot & François Villon | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Philippe Sergeant (1953-....), Auteur | Editeur : | Paris : les Éditions du Littéraire | Année de publication : | 2016 | Collection : | "La Bibliothèque d'Alexandrie" (Paris), ISSN 2261-1770 | Importance : | 1 vol. (234 p.) | Présentation : | ill. | Format : | 22 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-919318-35-3 | Prix : | 20 EUR | Langues : | Français (fre) Langues originales : Français (fre) | Index. décimale : | ESS Essais | Résumé : | La pensée n'est pas seulement discursive, malgré les apparences. Elle n'est pas seulement programmatique. Elle est aussi digressive, vicinale. Elle est digressive, c'est-à-dire qu'étymologiquement parlant, elle s'écarte de son propre chemin. C'est sa façon pour elle d'explorer l'inconnu. Pourquoi suis-je ceci plutôt que cela ? se demandent Jean Duns Scot et François Villon. C'est aussi la question que posent les enfants. Ils entrent en croisade pour obtenir une réponse qui ne viendra jamais. C'est aussi la question du processus d'individuation. C'est un problème de fond : Il faut distinguer les concepts de différence et d'altérité et montrer que, bien qu'habituellement nous les confondions, ils s'excluent. Dans la théologie scotiste, Dieu est la différence en soi, absolue, infinie, originelle. Cette différence ne suppose donc aucune altérité puisque ce Dieu ne saurait être autre que ce qu'il est. Mais dans la poésie, qui accompagne et dédouble la théologie au fil du temps, il en va justement tout autrement : l'altérité poétique, notamment chez Villon, exclut la différence théologique scotiste. Le processus d'individuation, à travers les aléas de la différence et de l'altérité, a été médité au XIIIe siècle par un théologien et philosophe écossais, Jean Duns Scot. Il a été mis à l'épreuve de la poésie par François Villon deux siècles plus tard. Ainsi se brode, dans ses grandes lignes, notre motif. Au centre de ce motif, qui est aussi bien celui de la spéculation médiévale, nous retrouvons toujours, ou très souvent, la figure d Aristote et l'extraordinaire idée du syllogisme qui la hante. De part et d'autre du motif, nous voyons que la notion d'individuation se confond avec celle d'inachèvement, pour Duns Scot. Toute singularité est le produit, ou plutôt l'essence, d'un inachèvement. Tandis que Villon propose exclusivement de suivre les péripéties qui mènent de l'inachèvement vers cet inachevé dont nous sommes la composition vivante, ou plutôt les fragments. De cette confrontation entre le théologien et le poète surgit la tension productive entre deux visions du monde ; l'une théiste, l'autre athée, l'une et l'autre sporadiquement entrelacées. Comme les deux visions se disent d'une création ex nihilo, il était inévitable qu'elles fussent au nouage d'une réflexion sur la complicité nihiliste entre la théologie et la poésie. Depuis cette complicité, il nous reviendrait peut-être aujourd'hui, comme épreuve cruciale, à penser un monde sans Dieu et sans la pseudo idée du Néant. Accompagné d'un dessin original de Marc Ferroud. (note de l'éditeur) |
La croisade des enfants : Jean Duns Scot & François Villon [texte imprimé] / Philippe Sergeant (1953-....), Auteur . - Paris : les Éditions du Littéraire, 2016 . - 1 vol. (234 p.) : ill. ; 22 cm. - ( "La Bibliothèque d'Alexandrie" (Paris), ISSN 2261-1770) . ISBN : 978-2-919318-35-3 : 20 EUR Langues : Français ( fre) Langues originales : Français ( fre) Index. décimale : | ESS Essais | Résumé : | La pensée n'est pas seulement discursive, malgré les apparences. Elle n'est pas seulement programmatique. Elle est aussi digressive, vicinale. Elle est digressive, c'est-à-dire qu'étymologiquement parlant, elle s'écarte de son propre chemin. C'est sa façon pour elle d'explorer l'inconnu. Pourquoi suis-je ceci plutôt que cela ? se demandent Jean Duns Scot et François Villon. C'est aussi la question que posent les enfants. Ils entrent en croisade pour obtenir une réponse qui ne viendra jamais. C'est aussi la question du processus d'individuation. C'est un problème de fond : Il faut distinguer les concepts de différence et d'altérité et montrer que, bien qu'habituellement nous les confondions, ils s'excluent. Dans la théologie scotiste, Dieu est la différence en soi, absolue, infinie, originelle. Cette différence ne suppose donc aucune altérité puisque ce Dieu ne saurait être autre que ce qu'il est. Mais dans la poésie, qui accompagne et dédouble la théologie au fil du temps, il en va justement tout autrement : l'altérité poétique, notamment chez Villon, exclut la différence théologique scotiste. Le processus d'individuation, à travers les aléas de la différence et de l'altérité, a été médité au XIIIe siècle par un théologien et philosophe écossais, Jean Duns Scot. Il a été mis à l'épreuve de la poésie par François Villon deux siècles plus tard. Ainsi se brode, dans ses grandes lignes, notre motif. Au centre de ce motif, qui est aussi bien celui de la spéculation médiévale, nous retrouvons toujours, ou très souvent, la figure d Aristote et l'extraordinaire idée du syllogisme qui la hante. De part et d'autre du motif, nous voyons que la notion d'individuation se confond avec celle d'inachèvement, pour Duns Scot. Toute singularité est le produit, ou plutôt l'essence, d'un inachèvement. Tandis que Villon propose exclusivement de suivre les péripéties qui mènent de l'inachèvement vers cet inachevé dont nous sommes la composition vivante, ou plutôt les fragments. De cette confrontation entre le théologien et le poète surgit la tension productive entre deux visions du monde ; l'une théiste, l'autre athée, l'une et l'autre sporadiquement entrelacées. Comme les deux visions se disent d'une création ex nihilo, il était inévitable qu'elles fussent au nouage d'une réflexion sur la complicité nihiliste entre la théologie et la poésie. Depuis cette complicité, il nous reviendrait peut-être aujourd'hui, comme épreuve cruciale, à penser un monde sans Dieu et sans la pseudo idée du Néant. Accompagné d'un dessin original de Marc Ferroud. (note de l'éditeur) |
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